Viajeros del siglo XVIII en Canarias

Fundación Canaria Orotava de Historia de la Ciencia

¡Terre!

“Il est imposible d’exprimer la joie que nous éprouvâmes tous à la vue des Canaries. Il était 5 heures et demie du matin. Les deux tires de l’équipage, excedes de fatigue, dormaient encore… Tout à coup le cri de terre se fail entendre: aussitôt chacun s’élance de son lit, vole sur le gaillard, et tressaille d’aise, en voyant une île qui devenait pour nous la planche après le naufrage. Imaginez 108 marins, la plupart jeunes et novices, à 500 lieues de leur patrie, à peine échappés aux fureurs d’une horrible tempête; joignez-y la certitude que leur navire, brisé de la poupe à la proue, s’abîmera dans les flots au premier coup de vent; imaginez, dis-je, une semblable position, et vous aurez une légère idée des transports que nous resentímes à la vue d’une terre que nous pouvions atteindre en deux heures.”

André-Pierre Ledru, 1796.