Saint-Borondon et les courants marins
“Nous savons aujourd’hui que, dans la zone torride, les vents alizés et le courant des Tropiques s’opposent à tout mouvement des flots dans le sens de la rotation de la terre. Les productions du nouveau monde ne peuvent parvenir à l’ancien que par des latitudes très élevées et en suivant la direction du courant de la Floride. Souvent des fruits de plusieurs arbres des Antilles sont jetés sur les côtes des îles de Fer et de La Gomere. Avant la découverte de l’Amérique, les Canariens regardoient ces fruits comme provenant de l’île enchantée de Saint-Borondon qui, d’après les rêveries des pilotes et d’après quelques légendes, étoit placée vers l’ouest dans une partie inconnue de l’Océan que l’on supposoit ensevelie dans des brouillards perpétuels.”
Alexander von Humboldt, 1799