Viajeros del siglo XVIII en Canarias

Fundación Canaria Orotava de Historia de la Ciencia

Visibilité et étoiles. Alexander von Humboldt

Étoiles

“Lorsque nous nous trouvâmes entre l’île de Madère et les côtes de l’Afrique, nous eûmes de petites brises et des calmes plats, très-favorables aux observations magnétiques, dont je m’occupois dans cette traversée. Nous ne pouvions nous lasser d’admirer la beauté des nuits: rien n’approche de la transparence et de la sérénité du ciel africain. Nous fûmes frappés de la prodigieuse quantité d’étoiles filantes qui tomboient à chaque instant. Plus nous avancions vers le sud, et plus ce phénomène devenoit fréquent, surtout près des îles Canaries. Je crois avoir observé, pendant mes courses, que ces météores ignés sont en général plus communs et plus lumineux dans certaines régions de la terre que dans d’autres. […] Dans les climats chauds, surtout sous les Tropiques, les étoiles filantes laissent fréquemment derrière elles une traînée qui reste lumineuse pendant 12 o 15 secondes: d’autres fois elles paroissent crever en se divisant en plusieurs étincelles, et généralement elles sont beaucoup plus basses que dans le Nord de l’Europe. On ne les voit que par un ciel serein et azuré; peut-être n’en a-t-on jamais aperçu au-dessous d’un nuage.”

Alexander von Humboldt

La visibilité du Teide

“Les navigateurs qui ont beaucoup fréquenté ces parages, et qui réfléchissent sur les causes physiques des phénomènes, sont surpris que le Pic du Teyde et celui des Açores soient quelques fois visibles de très-loin, quand d’autres fois on ne les découvre pas à des distances beaucoup moins grandes, quoique le ciel paroisse serein et que l’horizon ne soit pas embrumé. […] La constitution de l’atmosphère influe singulièrement sur la visibilité des objets éloignés. On peut admettre en général que le Pic de Ténériffe s’aperçoit assez rarement de très-loin par les temps chauds et secs des mois de juillet et d’août, et qu’au contraire on le découvre à des distances extraordinaires dans les mois de janvier et de février, quand le ciel est légèrement couvert, et immédiatement après une pluie abondante, ou bien peu d’heures avant. Il paroît que la transparence augmente prodigieusement, comme nous l’avons remarqué déjà plus haut, lorsqu’une certaine quantité d’eau est uniformément répandue dans l’atmosphère.”

Alexander von Humboldt