Viajeros del siglo XIX en Canarias

Fundación Canaria Orotava de Historia de la Ciencia

Lancerotte

Pendant les deux mois que nous passâmes dans l’île, le port d’Arrecife fut le point de départ de toutes nos excursions: nous avions établi notre quartier-général dans une petite maisonnette que nous remplîmes bientôt de nos collections, car chaque course nous procurait quelque objet nouveau. Lorsque la chasse nous manquait nous nous dédommagions sur la pêche, toujours abondante et variée dans ces mers poissonneuses.

Quant à nos herborisations, elles ne furent pas d’abord très-fructueuses: Lancerotte n’a rien de verdoyant; on ne voit de l’herbe dans les champs qu’après les pluies d’automne; le sol, après la moisson,  n’offre que de déserts de pierres et ce n’est que de loin en loin qu’on rencontre quelques chétives plantes cachées dans les creux des rochers. Là, point de sources aux clairs ruisseaux; ni gazon, ni bosquet, ni ombrage; mais une campagne nue et sèche comme le Sahara. Les vergers sont situés dans des fosses circulaires creusées à travers la lave. Il a fallu enlever la couche de roche dure pour arriver jusqu’à la terre végétale et pouvoir créer quelques plantations; encore les arbres, la plupart solitaires, sont entourés d’un mure qui les abrite du vent et leurs branches ne s’élèvent guère au-dessus du niveau du sol.

Sabin Berthelot, Miscellanées canariennes (1839)