Viajeros del siglo XIX en Canarias

Fundación Canaria Orotava de Historia de la Ciencia

Déboisement

Berthelot, 1839 Berthelot, 1839 Tel est l’archipel Canarien, destiné sous un gouvernement libre à devenir une riche possession. Le plus grand tort de l’administration espagnole est de n’avoir pas veillé à l’aménagement des forêts, qui sont pour ces îles le grand alambic de la distillation pluviale. Dans un territoire qui court brusquement vers la mer, sur un sol brûlé qui repousse ou absorbe les infiltrations, ces hautes têtes d’arbres tenaient les nuages toujours condensés, et donnaient un aliment continuel aux sources et aux ruisseaux formés dans la région atmosphérique.

C’était là jadis une cause permanente d’abondance et de richesse pour les Canaries, mais le déboisement graduel a tout ruiné. Aujourd’hui le rayonnement de ce sol pelé est tellement fort que les nuages ne font que passer sur ces îles; et l’humidité que l’abaissement de la température pourrait y produire trouve dans la grande sécheresse de cette hauteur de quoi l’absorber et la neutraliser.

Jules Dumont D’Urville, Voyage autour du monde (1859)