Viajeros del siglo XIX en Canarias

Fundación Canaria Orotava de Historia de la Ciencia

Madres de moya

Gran Canaria, Berthelot, 1839 Gran Canaria, Berthelot, 1839 En sortant de Moya, on descend par une colline au pied d’une montagne couverte de lauriers et d’autres arbres toujours verts. D’innombrables tribus de serins, de chardonnerets, de tourterelles et de fauvettes à tête noire habitent ces forêts, où leurs chants, la pureté de l’air et la beauté du ciel portent dans l’âme un doux contentement. Après avoir gravi cette montagne on se trouve sur un plateau enrichi d’une brillante végétation. En remontant les bords du torrent qui s’y rencontre on arrive à un des sites les plus délicieux qu’on puisse s’imaginer. Il est connu sous le nom de Madres de Moya. Placé en ce lieu à la naissance du torrent, l’observateur voit les sources qui l’alimentent tomber de toutes parts en cascades turbulentes, et les anfractuosités des rochers étalent une foule de plantes propres aux Iles Fortunées, entremêlées à quelques végétaux de l’Europe.

[…] Des Lauriers de Madère qui acquièrent jusqu’à cent pieds d’élévation, et dont les branches se croisent naturellement en arcades, couvrent ce joli coin de terre qui n’a pas plus d’un quart de lieue de longueur sur cinq à six cents pas de large. Des rochers jetés çà et là contribuent à augmenter les beautés pittoresques de cet Eden.

Louis-Henri de Poudenx, Fragments sur une excursion entreprise à la Grand Canarie (1819)