Viajeros del siglo XIX en Canarias

Fundación Canaria Orotava de Historia de la Ciencia

Montaña de Fuego

Il se produit dans cette grande plaine un phénomène assez curieux. En allant de Yaiza à la montagne la coulée est noire, au retour elle paraît blanche. Ceci tient à l’orientation des Lichens blancs qui tapissent exclusivement le côté des rochers qui regardent le N.-E. d’où viennent les vents dominants. C’est en effet assez surprenant, car en allant, on ne voit que le versant des pierres opposé au vent, le tout d’un beau noir; si on se retourne, tous ces mêmes pierres ont l’air saupoudrées de neige fraîche. La vie animale fait absolument défaut dans cette région désolée; nous n’y avons pas vu voler une seule mouche.

Hartung, 1857 Hartung, 1857

La Montaña de Fuego est une des curiosités géologiques les plus surprenantes du monde entier. Le feu est à moins de 50 centimètres sous les pieds, c’est effrayant quand on y songe. Nous avons emporté notre déjeuner à faire cuire et des bâtons à faire enflammer. Nous arrivons au sommet à 10 h. 10. Au-dessous de la croûte supérieure qui est assez dure, mais mince, se trouve immédiatement un petit gravier brûlant auquel la chaleur donne des couleurs des pierres précieuses qu’il perd en se refroidissant. Dans un trou d’à peine 20 centimètres creusé dans ce gravier nos pommes de terre cuisent en 12 minutes. Au bout d’une minute les œufs sont presque durs.

Charles Alluaud, Voyage de M. Ch. Alluaud aux Îles Canaries (1891)